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La Transition malienne soumise à rude épreuve : Macron peut-il déstabiliser le duo Assimi-Choguel ?

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Visiblement agacé par le désir et le processus d’affranchissement des nouvelles autorités maliennes de leurs relents néocolonialistes, les dirigeants français semblent prêts à inciter certains  acteurs politiques à se soulever contre le pouvoir de transition.

Le moins que l’on puisse dire est que les relations entre la France et son ancienne colonie qu’est le Mali sont devenues fortement caustiques. Et dans une intervention publique, le jeudi dernier, le président français, Emmanuel Macron s’est quasiment inscrit dans l’invective. « Dans ce que j’attends, c’est que le processus électoral soit fait, que ceux qui sont là par le fruit d’un coup d’Etat respectent la vie démocratique et arrêtent de mettre en prison les dirigeants politiques… ».

Par ces propos, le locataire du palais de l’Elysée, dans la logique paternaliste et condescendante qui caractérise « nos ancêtres les Gaulois », exige des autorités maliennes que « le processus électoral soit fait ». Non sans exprimer une immixtion limpide dans les affaires judiciaires du Mali.

En effet, de quel droit Emmanuel Macron peut-il exiger que les dirigeants de l’Etat malien «arrêtent de mettre en prison les dirigeants politiques » ? De quels leaders politiques s’agit-il ? Le président Macron fait-il ainsi écho à la détention de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, président du parti ASMA-CFP, placé sous mandat de dépôt dans l’affaire des équipements militaires et de l’avion présidentiel ? Quid du sacro-saint principe de l’indépendance de la magistrature, l’un des fondements de l’Etat de droit, dont la France serait l’un des modèles dans le monde ?

Par ces prises de positions, l’Etat français se ridiculise et tente de semer des graines de division parmi les acteurs sociopolitiques maliens. Ceux-ci ne doivent pas se méprendre sur les intentions déstabilisatrices de cette France néo-colonisatrice, décidée à s’agripper aux ressources minières de nos Etats. N’est-elle pas impliquée à des degrés divers dans l’extraction de gisements d’or, d’uranium, de gaz et d’hydrocarbures sur de vastes zones de nos territoires ? Les vastes étendues désertiques du territoire malien ne sont-elles occupées par des forces et experts et techniciens miniers français pour en tirer les ressources devant approvisionner l’industrie des bords de la Seine ? Sinon, pourquoi Paris s’agiterait tant dans la perspective d’un accord de partenariat militaire avec de supposés mercenaires russes ? Ces agitations trahissent Paris, dont le leitmotiv demeure le  crédo de Nicolas Sarkozy selon lequel « la France n’a pas d’ami, elle n’a que des intérêts ». Lesquels intérêts sont fortement menacés par le projet des autorités maliennes d’aller à une diversification des partenaires internationaux du pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

En outre, comment Paris peut-il occulter les réalités politico-sécuritaires du Mali, pour enjoindre aux autorités de transition, dont il déclare la légitimité « nulle », d’aller le plus rapidement possible aux élections ? La France n’a-t-elle pas récemment réaménagé son agenda électoral (et reporté des élections décisives) du fait de la crise sanitaire de la covid-19 ?

Il urge de sonner le tocsin du rassemblement patriotique des acteurs sociopolitiques maliens pour déjouer les pièges et les complots que la France d’Emmanuel Macron n’hésitera pas à tendre à nos gouvernants. L’union sacrée doit désormais être le maître-mot pour consolider les acquis politico-institutionnels et surtout renforcer le dispositif sécuritaire et de défense du territoire pour annihiler toute force de nuisance contre la Nation malienne.

Boubou SIDIBE

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