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Visite de la délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU au Mali : le Premier ministre insiste sur la nécessité des réformes politiques et institutionnelles

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Dans le cadre des consultations périodiques avec les Nations-Unies, une délégation du conseil de sécurité conduite par l’Ambassadeur du Kenya auprès de l’ONU, en visite au Mali, a rencontré le dimanche 24 octobre le premier ministre, Dr Choguel K Maïga, dans les locaux de la primature. Occasion pour le chef du gouvernement de rappeler à ses hôtes les priorités et les attentes des autorités de la transition.

Les réformes politiques et institutionnelles et la refondation du Mali sont à la fois une quête vieille de plus de vingt ans et une aspiration profonde du peuple malien. Une aspiration qui est à la base de l’insurrection populaire ayant conduit au changement de régime le 18 août 2020 C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, en présence de plusieurs membres du gouvernement.

« La Transition politique en cours est le fruit de cette aspiration populaire », a dit le Chef du gouvernement. C’est pourquoi, insiste-t-il, au-delà des questions électorales, cette transition politique n’aura de sens que si elle s’attaque de front aux insuffisances politiques et institutionnelles, révélées par la pratique démocratique des trente dernières années. Pratiques marquées, selon lui, par des déficiences graves à la base de la défiance des citoyens dans les institutions publiques, des ruptures politiques violentes et de l’instabilité chronique. C’est dans ce cadre qu’il a rappelé l’exhortation faite au Mali par les pays membres de la CEDEAO sur ce sujet. « Une exhortation marquée du sceau du bon sens et du réalisme », a-t-il reconnu.

Un changement de paradigme en matière de sécurité

Revenant sur la crise politique née des élections législatives de mars et avril 2020, le Premier ministre a indiqué qu’elle avait 02 dénominateurs communs. Il s’agit de l’insécurité et l’inadaptation du cadre juridique et institutionnel régissant la gouvernance électorale au Mali. « Faute d’avoir rénové ce cadre pour l’adapter aux évolutions de la société et aux standards communément admis dans les démocraties, le Mali a basculé d’abord en 2018, puis en 2020, dans une crise politique post-électorale dont tout le monde mesure aujourd’hui l’ampleur et les conséquences », a précisé Dr Choguel Kokalla Maiga.

Le chef de la délégation, l’Ambassadeur du Kenya auprès de l’ONU

C’est pourquoi, des choix politiques courageux et avisés sont en cours. Au nombre desquels, le Chef du gouvernement a cité la mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections et la tenue des Assises Nationales de la Refondation. « Assises nationales de refondation au terme desquelles les Maliens, à travers toutes les composantes de notre société, vont renouveler leur vision de l’État et redéfinir leurs rapports vis-à-vis de la gestion des affaires publiques », a-t-il expliqué.

Enfin, le Premier ministre a appelé de tous ses vœux à un changement de paradigme en matière de sécurité pour améliorer la situation très préoccupante sur le terrain. « Ce changement de paradigme interpelle aussi nos partenaires, parmi lesquels la MINUSMA dont la posture et le mandat doivent tenir compte de son environnement d’évolution », a dit Dr Choguel K Maïga.

En retour, le chef de la délégation, l’Ambassadeur du Kenya auprès de l’ONU, a indiqué que la transition n’a pas à vocation de faire  toutes les réformes. Il a rappelé que son pays, le Kenya, a passé par les mêmes moments de difficultés et que la transition mise en place n’a pas pu aboutir à des réformes majeures. C’est dans un cadre qu’il a invité les autorités à respecter le délai de la transition.

Il faut rappeler que cette visite, la cinquième du genre intervient à un moment crucial de la vie du Mali, marquée depuis quatre mois par la rectification de la trajectoire de la Transition, intervenue le 24 mai 2021. Il atteste de l’engagement des Nations-Unies aux côtés du Mali  et de la région du Sahel qui font face à des défis aussi nombreux que complexes. Après le Mali, la délégation doit se rendre à Niamey au Niger.

Abdrahamane SISSOKO

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