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Cameroun: Christian Tumi, l’archevêque émérite de Douala, est mort

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Cardinal Christian Wiyghan Tumi (L) talks with Cameroonian veteran opposition leader John Fru Ndi as they attends at the Congress Palace during the opening session of the National Dialogue called by President Biya, in Yaounde, Cameroon, on September 30, 2019. - Cameroon launched a national dialogue on Monday to end a separatist conflict in the country's anglophone provinces but hopes of a breakthrough were dimmed as key rebel leaders refused to participate. (Photo by Stringer / AFP)

Christian Tumi, archevêque émérite de Douala est décédé ce samedi 3 avril dans un hôpital de Douala. C’est son successeur, monseigneur Kléda, qui l’a annoncé, ce matin dans un communiqué. Agé de 91 ans, le prélat était l’une des plus grandes voix et autorité morale du Cameroun. Il s’est notamment investi, ces dernières années, dans la recherche de piste de sortie de crise dans le conflit que traverse le pays.

Christian Tumi était retraité de l’autel des paroisses depuis 2009 après 43 ans de vie de prélat, mais il n’en a jamais véritablement profité. La faute à la crise anglophone qui secoue son pays depuis bientôt cinq ans. Le cardinal Christian Tumi a en effet mobilisé ce qu’il lui restait de forces pour tenter de ramener la paix dans ces régions si chères à son cœur, lui, fils du Nord-Ouest anglophone où il naquit en 1930, dans le petit village de Kikaikelaki.

Ainsi, il se plaçait aux devants de la scène camerounaise, invitant sans répit le gouvernement et les séparatistes à un dialogue inclusif pour une solution concertée au conflit dans ces régions. Son investissement dans cette crise avait déjà d’ailleurs failli lui coûter la vie. En novembre 2020, il avait été enlevé, puis libéré 24 heures plus tard, par des hommes armés se réclamant de la sécession anglophone.

Avec le pouvoir de Yaoundé, ses rapports ont toujours été à la méfiance, voire conflictuels. Il était épié, craint, redouté… C’est ainsi que son idée de la conférence générale des anglophones, qu’il voulait être un cadre de concertations entre les parties prenantes du conflit, s’est heurtée à l’hostilité de l’État camerounais. Christian Tumi est décédé à l’âge de 91 ans. Il était le premier et unique cardinal camerounais.

Une autorité morale irremplaçable

Parmi les toutes premières réactions à la mort de Monseigneur Christian Toumi, figure celle de Elie Smith. Joint par Rfi, il est un des proches du prélat défunt et ancien porte-parole de la Conférence épiscopale anglophone du Cameroun.

« Il était quelqu’un qui était sincère, qui disait la vérité au pouvoir, ce qui a fait qu’il y avait un regard très controversé vis-à-vis de lui. Il disait toujours qu’il reconnaissait Paul Biya en tant que président mais que la doctrine sociale de l’église l’obligeait à dire la vérité au pouvoir. Il était avant-gardiste. Il a commencé en 1975. C’est lui qui, le premier, a critiqué Amadou Ayo en disant qu’Amadou Ayo était corrompu. Donc le Cameroun perd là une autorité morale qui est irremplaçable », souligne Elie Smith.

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