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Espagne: élections régionales à Madrid, un scrutin à valeur de test national

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C’est ce mardi 4 mai qu’ont lieu les législatives anticipées de la région de Madrid, la plus riche du pays, dans un climat délétère. Un scrutin où la présidente sortante, la conservatrice Isabel Diaz Ayuso du parti populaire (PP), part largement favorite. Et ce, alors que le climat de la campagne a été marqué par l’affrontement entre les différentes formations. Pour les observateurs, ce scrutin régional a une dimension nationale

Avec notre correspondant à MadridFrançois Musseau et Béatrice Léveillé du service Europe

Tout le pays suit avec attention ces élections régionales. Pas seulement, car il s’agit de renouveler le Parlement de la plus riche des dix-sept régions espagnoles ou parce qu’il s’agit de la capitale, mais aussi, car chacun sait que le résultat de ce scrutin aura immédiatement un impact national. Pour l’heure, le taux de participation est élevé. Une forte mobilisation semble se produire à Madrid.

Si la gauche l’emporte, ce serait historique, car elle prendrait le pouvoir dans une région dominée par la droite depuis 26 ans. Ce serait alors une immense victoire pour le socialiste Pedro Sanchez qui, à l’échelle nationale, dirige un gouvernement fragile et a besoin de voir son camp renforcé.

Si à l’inverse la conservatrice Isabel Diaz Ayuso l’emportait haut la main, ce serait un immense soulagement pour une droite affaiblie, qui a besoin de conserver ce bastion et qui, à partir de Madrid, cherchera à reconquérir le pouvoir national. Le principal obstacle est qu’en cas de victoire dans la capitale, la candidate conservatrice va sûrement avoir besoin de l’extrême-droite pour gouverner. Une extrême-droite en pleine progression qui cherchera à peser fortement sur le nouvel exécutif.

Faire barrage à l’extrême-droite

Pablo Iglesias, le chef du parti de gauche radicale Podemos a créé la surprise le 15 mars dernier en quittant le gouvernement pour se jeter dans cette élection régionale. Il veut faire barrage à l’extrême-droite. Mais en pleine pandémie, la campagne a surtout été marquée par une polarisation des débats. On a peu parlé de la pandémie, de l’enseignement ou des problèmes de la vie quotidienne. Mais beaucoup d’idéologie, d’identité, et sur un ton agressif à l’égard de l’adversaire.

L’actuelle présidente de la région, Isabel Diaz Ayuso, est en tête dans les sondages. Son slogan de campagne: « Communisme ou liberté » a contribué à polariser les élections. « Fascisme ou démocratie », lui a répondu Pablo Iglesias. Selon le leader de Podemos, quatre décennies après la mort du dictateur Franco le fascisme est revenu au premier rang.

Des menaces de mort en pleine campagne

La situation a vraiment dégénéré quand Isabel Diaz Ayuso a reçu une enveloppe contenant deux balles. Des menaces de mort du même acabit le ministre de l’Intérieur, la cheffe de la Garde civile et Pablo Iglesias en ont reçu également. La ministre du Tourisme a également eu droit à un « couteau ensanglanté ».

Des militants d’extrême-droite sont soupçonnés d’être à l’origine de ces envois macabres. Mais cela n’empêche pas Vox, le parti d’extrême-droite, opposé aux mesures anti-Covid-19 mises en place par le gouvernement socialiste, de soutenir Isabel  Diaz Ayuso. Elle, qui a fait de Madrid pendant la pandémie, la région la plus permissive du pays et aussi la plus durement frappée par le Covid-19.

Ce mardi soir, à l’annonce des résultats, deux scénarios s’annoncent les plus vraisemblables: l’entrée de l’extrême droite dans l’exécutif régional, ou bien une surprise créée par les trois formations de gauche.

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