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Bamako by nuit et enfants mendiants : Un sociologue alerte sur le cocktail explosif des “microbes”

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Dr. Moussa Coulibaly pense que si les jeunes enfants qui mendient sont reconnus pour prendre d’assaut les devantures de restaurants, des stations d’essence, des pharmacies ou autres points de vente, il est très fréquent maintenant de les voir les nuits, en attroupements devant les “maquis” et autres lieux de loisirs. “Ils prennent de plus en plus l’allure de gangs et ne ratent aucune occasion de se “corriger” entre eux. Les heures très tardives pendant lesquelles on les rencontre prouvent à suffisance qu’ils ont échappé à toute forme de “contrôle”, affirme-t-il.

Dr. Moussa Coulibaly, sociologue, estime qu’avec l’ascension des velléités jihadistes vers le Sud où il y a de plus en plus de cellules dormantes, il est un impératif de trouver rapidement une solution pour encadrer ces tout jeunes qui peuvent très facilement être récupérés pour subir une formation dont la finalité peut être la radicalisation. A l’en croire, le phénomène du gang dont les manifestations urbaines ont coupé le sommeil des Ivoiriens est né dans les mêmes conditions.

Des jeunes en rupture avec les normes et les règles sociales sont tombés dans la grande délinquance. A la différence du cas ivoirien, ces jeunes peuvent grossir sur le long terme les rangs des combattants djihadistes qui frappent jusqu’au grand sud”, redoute notre sociologue.

Toutefois, il exhorte l’état malien à la réflexion en vue d’une formation de masse à l’endroit de ces jeunes, une formation devant être tournée vers le secteur professionnel c’est à dire le froid, le bâtiment, les constructions métalliques ou les formations liées à la production agricole.

Cependant, le sociologue semble se réjouir du fait que certains quartiers de la périphérie de Bamako à l’instar de Taliko-Tchétchénie en Commune IV du district, ont pris des mesures de concert avec la gendarmerie. “Ces habitants organisent régulièrement une descente contre ces jeunes qui n’hésitent plus à agresser”, révèlera-t-il. Dr. Moussa Coulibaly reste convaincu qu’une jeunesse non encadrée dans le contexte actuel au Mali est un danger pour l’avenir surtout que le jihadisme se nourrit de la misère.

En effet, dans beaucoup de cas dans l’espace du Sahel et même souvent en Europe, les attentats jihadistes sont commis sur le terrain par des jeunes gens souvent à peine sortis de l’adolescence et qui sont passés de la délinquance à la radicalisation pour se frayer un chemin vers la criminalité.

A ses yeux, la phase de la délinquance s’explique par le fait que les jeunes enfants majoritairement venant du Centre sont envoyés à des tuteurs chargés de leur apprendre

Moussa Coulibaly

les rudiments du Livre Saint mais depuis un bon moment la vocation originelle de cet apprentissage a changé de contenu au point que le déferlement des jeunes enfants dans les milieux urbains a pris une dimension incontrôlée.

La crise au centre du pays a engendré un déplacement massif de populations. Beaucoup de parents déplacés qui vivent cette précarité à Bamako n’ont pas les moyens de reverser leurs enfants dans le circuit classique de formation, si bien qu’ils sont très souvent livrés à eux-mêmes.

Ibrahima Ndiaye

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